Le redoutable.

 Le 4 juillet 2000, Le Redoutable arrive à La Cité de la Mer pour sa dernière escale. Je vis cet ultime voyage avec une certaine émotion ; les événements qui marquèrent les premières années du Redoutable me reviennent en mémoire.

En premier lieu, la journée du 29 mars 1967 où le Général de Gaulle préside à sont lancement. Cherbourg est en fête. Début 1969, une étape décisive : le coeur nucléaire commence à battre et à fournir l'énergie. En juillet, la première plongée en route libre, véritable minute de vérité, a lieu au-dessus de la fosse d'Aurigny. En septembre 1970, Le Redouable quitte son port natal pour rallier la base de l'Ile Longue. L'essentiel de l'activité est alors consacré à la mise au point du système d'armes achevée par le lancement de deux missiles, ainsi qu'à la constitution et à l'entraînement des deux équipages. L'année 1971 s'achève par l'admission au service actif, le 1er décembre, point de départ de la vie opérationnelle.

La préparation pour la première patrouille est une période d'activité intense, marquée par l'opération délicate d'embarquement des seize missiles opérationnels. Le chargement terminé, je perçois nettement un changement dans les esprits ; chacun sait que tout ce pour quoi il s'est préparé et entraîné depuis des mois est devenu réalité. Enfin, c'est le grand jour. Une heure avant l'appareillage, le 28 janvier 1972, le Chef d'Etat-Majour de Armées et le Chef d'Etat-Major de la marine sont à bord pour nous rappeler l'importance attachée par le gouvernement à la mission. La première patroulille d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) commence. Elle sera suivie de beaucoup d'autres. Aujourd'hui, un sous-marin nucléaire de la nouvelle génération est en patrouille et assure la permanence de la mission de dissuasion.

Amiral Bernard Louzeau (Premier Commandant de l'équipage bleu du Redoutable).

(cf : le redoutable : la cité de la mer)

128,7 mètres de longueur. 

10,6 mètres de large.

10 mètres de tirant d'eau.

8 000 tonnes pour sa masse.

135 habitants.

L'arrière du sous-marin est occupé par la partie chaufferie et propulsion.

Le poste de commande de propulsion est en permanence occupé par un officier de quart et trois opérateurs. Ils contrôlent les tableaux de répartition de l'énergie électrique dans les différents compartiments du sous-marin ainsi que la commande du réacteur nucléaire. Celle-ci permet d'adapter la puissance fournie et la quantité de vapeur produite. Les pupitres de commande des turbines, et donc le réglage de la vitesse du sous-marin, sont aussi situés dans ce local.

L'usine électrique est une partie vitale du sous-marin à partir de laquelle l'électricité est répartie dans l'ensemble du bord à une fréquence de soixante hertz, une valeur choisie pour la discrétion. En effet, tout est accordé dans le sous-marin pour ne pas vibrer à cette fréquence. Si on descend à cinquante-cinq hertz, le sous-marin commence à vibrer et devient repérable.

On n'y voit pas grand chose, mais c'est le lieu où est transformé l'eau de la mer en eau douce et l'oxygène nécessaire à la vie de l'équipage.

Une échelle mène au sas de sauvetage arrière. En cas d'urgence, une cloche à plongeur ou un petit sous-marin de sauvetage peut s'arrimer sur le sas pour évacuer 10 à 24 personnes à la fois.

Les deux pavillons en cuivres servent à transmettre les informations avec l'étage du dessus et du dessou.

Une table traçante permet d'enregistrer en permanence la position du sous-marin et tout ce qui est détecté autour. Tous ces équipements permettent au sous-marin de remplir ses missions en restant en immersion. La position normale d'un sous-marin en plongée se situe habituellement entre 50 et 200 mètres.

Le poste central navigation opérations, appelé PCNO, est le cerveau du sous-marin. Tout ce qui permet de piloter le sous-marin, de le faire plonger et de veiller à sa sécurité y est regroupé. Il intègre des fonctions essentielles : pupitres des centrales inertielles, pupitre de tir des  missiles et celui de la stabilisation, tableau de sécurité plongée et poste de pilotage. En opération, la lumière est rouge.

Située à proximité du PCNO, la première cabine est la chambre du Commandant. Sa situation lui permet de garder le contact avec les opérations encours.

Le Redoutable est le premier sous-marin français où chaque homme dispose d'une couchette personnelle, qu'on appelle une bannette. C'est le seul endroit bien à soi malgré la promiscuité.

A bord du Redoutable, l'eau est à discrétion...donc douches à volonté. 

Au pont intermédiaire, se trouvent la cafétéria, la cuisine et la cambuse. Cette dernière sert au stockage des vivres. Il existe aussi deux chambres froides pour conserver les tonnes de nourriture embarquées.

Le boulanger fait le pain toutes les nuits.

La cafétéria de l'équipage est un peu la "place du village". 

Un hôpital, situé au pont inférieur, permet au médecin, aidé d'un anesthésiste et d'un infirmier, de pratiquer des opérations chirurgicales. Il s'agit de petite chirurgie  traumatisme bénin, déchirure musculaire ou coupure. La table peut aussi se trasformer en fauteuil de dentiste, autre qualification du médecin de bord !

Alors que les missiles stratégiques sont véritablement les armes du sous-marin, les torpilles sont destinées à sa propre protection. Elles ont une portée de 15 km et contiennent environ 300 kg d'explosifs (TNT).

La torpille repose sur un support appelé rance. 

Amenée dans les tubes lance-torpille.......

Elle est expulsée par un refouloir pneumatique avant que ne démarre se propre hélice.

J'ai d'autres infos sur le Redoutable. Si vous pensez que c'est nécessaire je peux les noter.